Historique de l’entreprise
Création en juillet 1988,
Après avoir réalisé une étude de marché et afin de démarrer mon activité, j’ai pu souscrire un prêt bancaire pour pouvoir réunir les fonds composés de 20 000 francs d’apport personnel et 60 000 francs d’emprunt bancaire. Je me rappelle avoir monté un dossier très complet à l’aide de tableaux expliquant la progression escomptée de l’entreprise sur les 2 premières années de démarrage, un prévisionnel du chiffre d’affaire, une estimation des dépenses et frais divers, l’amortissement du prêt et les marges de rentabilité pour obtenir l’accord bancaire. A force de ténacité, de persuasion et de démonstration de mon sérieux à travers mon dossier, j’ai réussi à convaincre le crédit agricole de me suivre alors que je n’avais que 19 ans et pas de garanties ni de personne pouvant se porter garante.
L’idée première était de faire de la livraison de colis rapides. Il me fallait une petite voiture type 4L fourgonnette, un peu de publicité, un local pour stocker les colis en transit, pouvoir garer le ou les véhicules et pouvoir y recevoir des clients.
En théorie cela semblait parfait puisque mon étude de marché, sur un panel de 1000 personnes, qualifiait l’idée d’intéressante avec beaucoup d’encouragements. Je démarrai avec un livreur et une secrétaire au bureau.
Je trouvais un local sur Montauban, très bien placé, avec une grande vitrine, ce qui me permettait d’aménager le bureau, et un lieu d’accueil avec fauteuils et chaises pour les clients, et une plante verte pour égayer le tout, très pro avec publicité sur la devanture, distribution de prospectus en boite aux lettres et chez les commerçants.
Ouverture au 15 juillet 1988,
Motivé et excité, 2 véhicules de livraison devant la porte, téléphone et minitel sur le bureau, il ne manquait rien pour bien travailler, sauf le principal, les clients.
Première mâtinée, je me souviens l’avoir passé à attendre un appel téléphonique, à vérifier si on avait bien la tonalité, mais rien. Je dédramatisais en disant que c’était l’été, le premier jour…. j’essayais de ne pas communiquer mon anxiété à mes employés.
L’après-midi, on est donc reparti distribuer des prospectus, démarcher les commerçants et professionnels, leur demandant quels étaient leurs besoins, ce que nous pouvions leur apporter. A 20 heures je rentrai fermer le local dépité, pas un seul appel, pas une course faite.
Le lendemain même journée que la veille. J’ai eu mon premier client le troisième jour qui nous remis un colis à déposer chez son ex femme, une course d’un quart d’heure facturer 40 francs.
Le soir venu, grande interrogation sur le devenir de ma boite, je devais impérativement trouver comment cibler et provoquer le besoin du client. Montauban n’était pas Toulouse, la densité de la population n’était pas du tout la même, les infrastructures non plus. Qui pouvait avoir réellement besoin de mon service au quotidien ?
Au bout de 3 semaines, la secrétaire décida de tenter sa chance ailleurs, je rendis le local au bout du troisième mois et le livreur parti de lui même en même temps.
J’ai appris de cet échec, j’ai su que si on pouvait ne pas faire 2 fois les mêmes erreurs, on pouvait en commettre d’autres différentes, avoir une entreprise n’est pas chose facile, il faut apprendre de ses erreurs quelles quelles soient, et en ressortir plus fort, cela forge le mental et permet de mieux rebondir.
Le premier contrat :
J’eu l’idée de prospecter les grossistes en pièces détachées automobile. Je rencontrai M. Fourniols des établissements Fourniols sur Montauban, rue Bessiére, après maintes entrevues nous passâmes un contrat où j’assurai la livraison de ses clients garagistes sur un circuit défini, ce trajet me prenait 2 heures le matin du lundi au samedi pour une rémunération forfaitaire mensuelle de 6000 francs H.T, cela me permettait de pouvoir amortir mes frais mais pas de pouvoir me dégager de salaire. C’était un début.
La seule ombre à notre accord était l’exclusivité de mon service envers ce grossiste, dans mon empressement à vouloir travailler et l’urgence d’avoir une rentrée financière mensuelle j’ai accepté. En contrepartie le règlement de ma prestation était acquitté au dépôt de la facture, ce qui me permettait de conserver un peu de trésorerie d’avance.
Dans ma recherche du même principe de livraison, je demandai un rendez-vous auprès du directeur des nouvelles galeries, pour lui suggérer la livraison à domicile de denrées alimentaires non périssables, auprès de ses clients. Je m’étais aperçu que leur surface alimentaire en magasin, implanté plein centre ville, était d’accès difficile en voiture pour se garer, avait une clientèle plutôt âgée. Effectivement à l’inverse des hyper marchés où tous y vont en voiture, là ils viennent à pied, donc pas évident pour eux de porter de lourdes courses, d’où le besoin de le faire à leur place.
Le directeur de l’époque, M. Barrere fut enthousiaste par mes arguments envers ses clients, car ils étaient pour lui en béton, monter ce projet et convaincre a été pour moi d’une facilité déconcertante. Ainsi je me suis rendu compte de ma capacité à captiver l’intérêt de mes interlocuteurs.
Nous avons convenu de 3 journées de livraisons semaine entre midi et 14 heures, j’ai bénéficié au travers du magasin d’une publicité gratuite en affichage interne et sur radio locale, la rémunération était directement facturée aux clients lors de la livraison, me permettant d’assoir ma trésorerie.
Le magasin fidélisa à travers ce service de nouveaux clients et augmenta leurs paniers moyens.
Les petites voitures suffisaient à ce genre de prestation, que ce soit pour les pièces détachées ou les bacs alimentaires.
Pour me développer, j’ai du acquérir un téléphone portable, un radiocom 2000 pour pouvoir être joint, n’ayant plus de local et de secrétaire. Je prospectai des enseignes proposant des produits plus volumineux et plus rémunérateur. Un jour, une enseigne de salon me contacta pour une livraison client, j’acceptai mais j’ai du louer un camion uniquement pour cette prestation. Cette prestation ne fut pas rentable, car je n’ai pu facturer que le coût de la location mais pas ma prestation, car cela aurait été trop onéreux pour le client et ne m’aurait pas permis de continuer avec lui par la suite.
Ceci m’a décidé à trouver une solution pour pouvoir avoir un véhicule me permettant de pouvoir livrer ce que la plupart des personnes ne peuvent transporter eux même. Il m’a fallu le faire plus rapidement que prévu car un ami m’a proposé de l’accompagner à un salon des antiquaires où il tenait un stand. C’était l’opportunité. En un week-end, j’ai trouvé la solution. La seule personne dans mon entourage qui avait un fourgon était mon cousin et il voulait le vendre, un vieux C35. Ne pouvant pas le lui payer d’une seule traite, il me fit un paiement échelonné sur un an, après un bon nettoyage et un voile de peinture, ce fourgon me permit de pouvoir livrer des produits plus encombrants.
Lors du salon des Antiquaires, je distribuai des prospectus sur tous les stands répétitivement et fréquemment et n’ayant pas de budget publicité, j’allais fréquemment me faire appeler au micro en demandant d’annoncer que le transporteur flash course était demandé pour un enlèvement au stand n° tant. Je me rappelle qu’à un moment l’hôtesse a compris la ruse et elle s’en est amusée. Coût zéro mais le stratagème a fonctionné et j’ai eu à effectuer des enlèvements payants sur plusieurs jours après.
L’envol de l’activité :
Grace à l’acquisition de ce volume de charge plus important j’ai pu proposer aux Nouvelles Galeries de me confier la livraison du secteur liste de mariage, j’avais entendu une responsable du rayon se plaindre de la prestation qui était en place, les listes étaient conditionnées dans des Rolls roulants haut. En messagerie traditionnelle ils avaient trop de casse, de fil en aiguille j’ai récupéré le centre maison et jardin de la même enseigne se situant route de Paris ou je livrai tout ce qui était électro ménager et mobilier. En plus de l’acheminement des produits je proposais leur mise en service et montage pour les meubles. Ce nouveau segment d’activité me permit de recruter mon premier apprenti. Aucune exclusivité de mise en place sur ce marché de la distribution, donc j’eu l’idée de regrouper plusieurs enseignes de distribution et d’organiser des secteurs de livraisons sur tout le département et département limitrophe. Je pris en client supplémentaire le magasin But en 1990, ensuite le magasin Leclerc 1991, dont le chef de rayon était M. Banctel, je lui proposais mes services, lui expliquant mes prestations, il me dirigea vers le rayon des laves linge, en choisit un au hasard et me demanda comment je l’installe. Je le renseigne sur le produit et lui montre comment je débride la cuve, il me dit donnez-moi un plan de vos zones de livraison et je vous confie mes produits à compter de la semaine prochaine. A cette époque les responsables de rayon ou directeur de magasin avaient le pouvoir de décision, les échanges commerciaux étaient simples et rapides.
En 1993 je ralliais le magasin Mammouth, puis l’Univers qui fut repris par le groupe Géant Casino. En 1994 à la demande du groupe Leclerc je crée un service de livraison pour une période de 6 mois sur deux magasins un en électro, l’autre en meuble sur l’ancien site en attente du début des travaux de ce qui est aujourd’hui le Leclerc de Roque sur Garonne. En 1995 ouverture du Géant Casino Albasud, 2001 continuité avec le groupe Auchan qui succéda à Mammouth, 2008 Fly, voila pour les plus importantes ainsi que durant ces périodes Gitem, Home salon, Tout salon, Mercier, magasin de literie. J’avais ainsi un certain monopole de la livraison spécialisée sur Montauban.